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Petite question à propos de vos positions métaphysiques.
Il y a plusieurs manières d'aborder la contingence (possibilité que les choses se déroulent de plusieurs manières différentes).
Certaine personnes croient qu'il est possible de l'évacuer totalement, en imaginant qu'il y ait un destin tout tracé. D'autres le font de façon plus matérialiste, en imaginant que l'univers est soumis à une stricte causalité, et que les événements ne peuvent se dérouler que d'une seule manière. Pour ces derniers, le hasard ne serait que l'impossibilité de prendre en compte la totalité des facteurs entrant en jeu.
Aujourd'hui, la physique nucléaire tend à remettre en question ce point de vu. Si on isole une particule instable, et que l'observe tout au long de sa période de "demi-vie", nous aurons exactement une chance sur deux (comme si nous jouions à pile-ou-face) de la voir se désintégrer, sans qu'aucune "causalité" extérieure n'intervienne. Les déterministes les plus convaincus supposent qu'il doit exister des facteurs que l'on a pas encore découvert, les fatalistes y trouve une place pour faire intervenir un "destin" au delà de la matière.
La plupart des physiciens ont un point de vu probabiliste. Pour eux, si les choses se passe d'une certaine manière plutôt qu'autrement, c'est uniquement parce qu'elles avaient plus de chance de survenir ainsi qu'autrement. Bien entendu, le hasard est toujours là, comme dans l'exemple que j'ai donné plus haut (isolation d'une particule instable pendant une duré t1/2).
Admettons que les déterministes ou les fatalistes aient raison. La contingence serait-elle vraiment dépassé, ou serait-elle simplement repoussée un peu plus loin ? Pour moi, elle ne serait que repoussé. Prenons le point de vu déterministe. Pourquoi les causes premières de tout ce qui survient sont-elles tel que les choses ne puissent être exactement qu'ainsi, et pas autrement ? Et du point de vue fataliste, pourquoi la fatalité est-elle ainsi ? Ces questions sont bien vaines, mais elles montrent les limites de la "défaite" de la contingence : la forme exacte du destin des fatalistes et la forme exacte des événements prédéterminés des déterministes sont bien contingente.
D'autres personnes contournent le problème d'une autre façon : en faisant appel à la liberté. Liberté de qui ? Pour certains des humains uniquement (seuls exceptions aux déterminismes du monde), pour d'autre de Dieu (parfois en plus, parfois à la place des humains), pour d'autres encore, de chaque chose dépendamment (ce que l'on peut qualifier d'animisme ou d'hylozoïsme).
Il y aurait ainsi des entités dont les "choix" ne seraient ni déterminés (et échapperaient donc à la causalité), ni contingents.
Mais cette "liberté" échappe-t-elle totalement à la causalité ? Nous savons bien que non. Notre "liberté" est en grande partie déterminée par l'éducation, l'environnement sociale, et diverses prédispositions génétiques (plus qu'on ne le pense). La liberté peut-elle être réduite à cette détermination ? C'est l'avis des déterministes, évidemment.
D'autres imaginent que les êtres libres seraient (au moins en partie) au delà de la causalité. Qu'il y aurait "quelque chose de plus" derrière les véritables choix.
Mais j'ai encore une question... Ce "quelque chose de plus", prend-t-il ses "décisions au hasard" ? Si ce n'est pas le cas, n'est-il pas soumis à une nouvelle forme de déterminisme ? Sinon, qu'est-ce qui distingue cette "liberté" de la contingence naturelle ?
Voilà, alors, à votre avis : le monde aurait-il pu être autrement qu'il ne l'est ? Le cour du temps est-il déjà tout tracé ? Est-il possible d'y échapper ?
Il y a plusieurs manières d'aborder la contingence (possibilité que les choses se déroulent de plusieurs manières différentes).
Certaine personnes croient qu'il est possible de l'évacuer totalement, en imaginant qu'il y ait un destin tout tracé. D'autres le font de façon plus matérialiste, en imaginant que l'univers est soumis à une stricte causalité, et que les événements ne peuvent se dérouler que d'une seule manière. Pour ces derniers, le hasard ne serait que l'impossibilité de prendre en compte la totalité des facteurs entrant en jeu.
Aujourd'hui, la physique nucléaire tend à remettre en question ce point de vu. Si on isole une particule instable, et que l'observe tout au long de sa période de "demi-vie", nous aurons exactement une chance sur deux (comme si nous jouions à pile-ou-face) de la voir se désintégrer, sans qu'aucune "causalité" extérieure n'intervienne. Les déterministes les plus convaincus supposent qu'il doit exister des facteurs que l'on a pas encore découvert, les fatalistes y trouve une place pour faire intervenir un "destin" au delà de la matière.
La plupart des physiciens ont un point de vu probabiliste. Pour eux, si les choses se passe d'une certaine manière plutôt qu'autrement, c'est uniquement parce qu'elles avaient plus de chance de survenir ainsi qu'autrement. Bien entendu, le hasard est toujours là, comme dans l'exemple que j'ai donné plus haut (isolation d'une particule instable pendant une duré t1/2).
Admettons que les déterministes ou les fatalistes aient raison. La contingence serait-elle vraiment dépassé, ou serait-elle simplement repoussée un peu plus loin ? Pour moi, elle ne serait que repoussé. Prenons le point de vu déterministe. Pourquoi les causes premières de tout ce qui survient sont-elles tel que les choses ne puissent être exactement qu'ainsi, et pas autrement ? Et du point de vue fataliste, pourquoi la fatalité est-elle ainsi ? Ces questions sont bien vaines, mais elles montrent les limites de la "défaite" de la contingence : la forme exacte du destin des fatalistes et la forme exacte des événements prédéterminés des déterministes sont bien contingente.
D'autres personnes contournent le problème d'une autre façon : en faisant appel à la liberté. Liberté de qui ? Pour certains des humains uniquement (seuls exceptions aux déterminismes du monde), pour d'autre de Dieu (parfois en plus, parfois à la place des humains), pour d'autres encore, de chaque chose dépendamment (ce que l'on peut qualifier d'animisme ou d'hylozoïsme).
Il y aurait ainsi des entités dont les "choix" ne seraient ni déterminés (et échapperaient donc à la causalité), ni contingents.
Mais cette "liberté" échappe-t-elle totalement à la causalité ? Nous savons bien que non. Notre "liberté" est en grande partie déterminée par l'éducation, l'environnement sociale, et diverses prédispositions génétiques (plus qu'on ne le pense). La liberté peut-elle être réduite à cette détermination ? C'est l'avis des déterministes, évidemment.
D'autres imaginent que les êtres libres seraient (au moins en partie) au delà de la causalité. Qu'il y aurait "quelque chose de plus" derrière les véritables choix.
Mais j'ai encore une question... Ce "quelque chose de plus", prend-t-il ses "décisions au hasard" ? Si ce n'est pas le cas, n'est-il pas soumis à une nouvelle forme de déterminisme ? Sinon, qu'est-ce qui distingue cette "liberté" de la contingence naturelle ?
Voilà, alors, à votre avis : le monde aurait-il pu être autrement qu'il ne l'est ? Le cour du temps est-il déjà tout tracé ? Est-il possible d'y échapper ?
