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La cryptozoologie

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1La cryptozoologie Empty La cryptozoologie Mer 6 Mar - 16:31

Eurynome

Eurynome

La cryptozoologie désigne l'étude des animaux dont l'existence est sujette à caution. Le Yéti et Nessi en sont les exemples les plus célèbres.
Il n'existe aucune formation officielle.

On peut définir la cryptozoologie comme l'étude et la recherche d'animaux de moyenne et de grande taille non encore officiellement répertoriés et dont l'existence controversée pourrait néanmoins être établie sur base de preuves testimoniales (témoignages oculaires), circonstancielles (films, photos, enregistrements de cris), ou même autoscopiques (que chacun peut voir : empreinte de pied, poils, plumes, etc.), mais considérées comme insuffisantes par la communauté scientifique des zoologues. Dans sa méthodologie, elle peut faire appel à diverses disciplines, telles la zoologie, la paléontologie, la paléoanthropologie, etc., mais aussi la psychologie, l'ethnologie, la mythologie, voire la police scientifique.

On peut classer son sujet d'étude en 5 catégories, qui parfois se complètent l'une l'autre :
-Des animaux connus uniquement par tradition ou traces dans la mémoire collective des autochtones sous forme de légendes ou de contes, voire à travers certaines représentations graphiques. Il est à noter que dans beaucoup de régions d'Europe, le loup et l'ours, animaux parfaitement répertoriés dans la zoologie contemporaine, ont disparu et n'existent donc plus qu'au travers de leurs représentations culturelles (ethnozoologie).
-Des animaux connus uniquement par témoignages visuels, auditifs, voire tactiles ou olfactifs.
-Des animaux connus par une empreinte matérielle (comme une trace de pied).
-Des animaux connus par un ou plusieurs éléments anatomiques (fragments de squelette, poils, écailles, traces de sang, etc.).
-Des animaux connus au travers d'un spécimen complet vivant ou mort.

Le champ d'étude de la cryptozoologie ne se limite pas au Bigfoot, yéti et autres monstres du Loch Ness, mais s'étend à toute créature vivante non identifiée, pour autant que la taille soit égale ou supérieure à celle d'une grenouille et qu'elle ait laissé une trace dans l'esprit humain. Ainsi les insectes, à quelques exceptions près, n'en font pas partie, car trop petits pour avoir frappé les esprits. Les découvertes fortuites d'animaux ne font pas partie de la cryptozoologie.

Les cryptozoologues se référent à certains cas de la fin du XIXe siècle, où la découverte de l'animal a été précédée par ce qui aurait pu être considéré comme des indices de son existence :
-le calmar géant, décrit scientifiquement en 1857 par Japetus Steenstrup, mais mis en scène par les légendes scandinaves sous le nom de Kraken ;
-le panda géant fut décrit en 1869 par Armand David grâce au don d'une peau que lui fit un chasseur. En effet, l'animal était alors chassé depuis longtemps en Chine et faisait l'objet de troc, par exemple entre la dynastie Tang (VIe siècle) et l'empereur du Japon, mais aucun spécimen n'avait été rapporté en Occident.

L'étude des témoignages a été le point de départ de recherches conventionnelles qui ont mené à la découverte de l'okapi: découvert en 1901 par Harry Johnston, cet animal était bien connu des Pygmées Mbuti ; l'okapi a fait l'objet d'une campagne de recherche systématique financée par le gouvernement britannique au début du XXe siècle et menée par Johnston qui avait pris connaissance des témoignages des Pygmées rapportés par Henry Morton Stanley.

Partant de ces exemples, la cryptozoologie étudie témoignages et objets désignés comme preuves. À l'heure actuelle, les résultats de la cryptozoologie ont quelquefois été probants, mais de nombreux éléments présentés comme preuves ont été invalidés par un examen rigoureux : Bernard Heuvelmans a ainsi rejeté des « mains de singes pétrifiées » présentées comme des mains du Yéti et conservées dans un monastère, en montrant qu'elles n'étaient en fait que des molaires fossilisées d'éléphants (les racines étant considérées comme des doigts).

De même, les prétendus poils de Yéti trouvés dans l'Himalaya ont été analysés et proviennent du goral, chèvre de l'Himalaya3. Cette analyse a également permis de découvrir que l'aire de répartition du goral était plus étendue vers l'est.

Sans ces examens menés par des zoologues s'intéressant à la cryptozoologie, ces éléments auraient continué à être présentés comme des preuves.

Selon Bernard Heuvelmans, pour être une science, la cryptozoologie doit répondre à deux impératifs quant à ses acteurs et quant à son objet.
-ses acteurs : quand elle est menée par des scientifiques uniquement,
-son objet : quand elle étudie scientifiquement ce qui est présenté comme « indices », reste circonspecte devant un témoignage qu'elle ne peut considérer que comme subjectif et à recouper par des indications objectives avant de mener une éventuelle campagne de recherche selon une convention scientifique.

Cependant, la question de fond demeure : si elle approuve l'étude scientifique des « indices » (pour les accepter ou les rejeter), la majeure partie de la communauté scientifique s'interroge sur le statut épistémique d'une discipline étudiant des animaux dont on disposerait de traces non pas formelles, mais culturelles (représentations) ou testimoniales.

S'il est légitime pour une discipline telle que la sociologie d'étudier les folklores liés aux visions de créatures folkloriques, une discipline ayant pour objet d'étudier non plus les témoignages en tant que témoignages, non pas les représentations, mais bien la probabilité de l'existence d'une créature du fait même qu'elle est représentée, a-t-elle sa place au sein de la zoologie ?

La principale raison pour laquelle une grande partie de la communauté scientifique considère que l'existence du Bigfoot, du monstre du Loch Ness ou du Mokèlé-mbèmbé est plus qu'improbable est qu'aucune preuve de leur existence n'a jamais été fournie à ce jour, ni aucun spécimen vivant ou mort qui puisse être examiné par la communauté scientifique.

Or, concernant ces animaux, seuls ont été produits des empreintes de pied ou de main, des photos ou des films qui peuvent être potentiellement des contrefaçons. De fait, même des sciences établies, comme la zoologie et la paléontologie, sont confrontées à ce problème (par exemple la contrefaçon de l'Homme de Piltdown présenté comme un fossile d'une espèce inconnue alors qu'il s'agissait de l'assemblage d'un crâne d'Homo sapiens et d'une mandibule d'orang-outan).

L'action de la cryptozoologie se borne donc ici à étudier des objets et est purement zoologique. On peut parler d'un autre domaine lors de l'appel à d'autres sciences (psychologie, sociologie par exemple dans le cas de l'analyse de la véracité des témoignages) ne relevant pas de la zoologie.

En paléontologie, l'identification de espèces fossiles inconnues se fonde à la fois sur des collections de fossiles dont l'analyse critique par les pairs mais aussi sur le contexte phylogénétique des espèces que l'on cherche à identifier. Or si la cryptozoologie s'intéresse le plus souvent à des cas proches d'animaux connus, elle se penche aussi (et est surtout connue pour cela) sur certains animaux (Yéti, Grand Serpent de mer) qui présentent le plus des caractéristiques anatomiques qui sont difficiles à intégrer à l'histoire évolutive des espèces connues. Il n'y a donc pas dans ce dernier cas d'éléments de comparaison.

2La cryptozoologie Empty Re: La cryptozoologie Jeu 7 Mar - 13:32

Ménandre

Ménandre
Admin

Je m'y suis beaucoup intéressé passé un temps. Découvrir des animaux qui officiellement n'existent même pas à quelque chose de fascinant !

Et il y a probablement de nombreuses espèces qui demeurent encore inconnu... Mais il faut tout de même se méfier des publications de "cryptozoologie". Passant à coté des réseaux d'échanges scientifiques officiels, les informations sont souvent très difficilement vérifiables. Et il faut le dire, les canulars ne sont pas rares.

Le cas de la cryptozoologie est un peu similaire à celui de l'ufologie, qui s'intéresse aux ovnis. L'ironie est que beaucoup de cryptozoologue se montrent d'un très grand scepticisme vis-à-vis l'ufologie (et vis versa), mais ne comprennent pas que l'on puisse être sceptique face à leur propre discipline.

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