Ménandre a écrit:Merci !
On peut dire qu'il était déjà né au XIX, tous les ingrédients étaient là. C'était de siècle de la théosophie de Blavatsky, du spiritisme de Kardec, de l'occultisme de Levi Zahed et des réformes de l'hindouisme de Vivekananda. Sans compter le magnétisme animal de Mesmer et la franc-maçonnerie égyptienne de Cagliostro, déjà présent depuis le siècle précédent.
Ce que doit le New Age au XX est surtout le mélange confus de tous ces courants, l'ésotérisme de René Guénon, la psychologie analytique de Jung... et le courant Hippie.
Notre jeune XXI est lui marqué par l'écologie.
Le néo-paganisme est un peu en marge du New Age, dans la mesure ou ce dernier cherche une tradition universelle en les mélangeants toutes. Les néo-païens se rattachent à une tradition précise dont ils cherchent à restituer la pureté (bien qu'en respectant toutes les autres).
Pour moi, le New Age est surtout une réaction au matérialisme et au désenchantement.
Eurynome a écrit:C'est aussi une des "plaies du monde moderne" dénoncée par les religions officielles (ouais, rien que ça Rolling Eyes ):
-"C'est du New Age", pour désigner une réinterprétation religieuse qui va à l'encontre du dogme officielle.
-Le mélange: le New Age tend à synthétiser certains aspects des autres religions (monde spirituel, méditation,...), épurés des dogmes (le Christ, Allah, la cosmogonie,...). Pour les détracteurs, il s'agit d'un mélange hasardeux de croyances afin de créer "sa petite spiritualité personnelle".
-L'usage et l'évocation de pratiques magiques, qui sont condamnés par la plupart des monothéismes dominants.
-La peur de la concurrence. Laughing
Ménandre a écrit:Il n'y a pas vraiment de "religions officielles", elles le sont toutes, mis à part quelques sectes. Et puis, toutes les grandes religions ne rejettent pas la magie. C'est le cas du Christianisme et de l'Islam (respectivement première et deuxième plus grandes), mais pas du tout de l'Hindouisme et du Bouddhisme (troisième et quatrième). Dans les branches tantriques de ces deux dernières, la magie est même de première importance !
Les religions chinoises (à peu près aussi importante que le bouddhisme) aussi d'ailleurs... Tout comme le spiritisme (d'importance comparable au judaïsme) et la Religion en Amérique du Sud en général.
Il faut tout de même avouer que le coté "créer sa petite spiritualité personnelle" est un peu vrai. Je suis exaspéré par tous ces spiritualistes qui ne cessent de dire qu'au fond, toutes les religions sont les mêmes alors qu'ils ne voient que la surface de chacune d'elles, et ferment les yeux sur tous les aspects qui les gênent. Et c'est sans compter les pseudo-sciences, les théories du complot et les arnaques qui tournent autour.
Bien sûr, je ne pense pas que ce soit à rejeté d'un bloc. Que l'on se permette d'avoir une approche personnelle de la spiritualité, sans aucune agressivité pour les autres, est assez nouveau, et plutôt positif ! Seulement, ça reste pour moi un produit du monde moderne. Une mondialisation du sentiment religieux... Tu choisis les ingrédients de ta Foi tout comme ceux de ton sandwich Subway (tm) ; ça te fait te sentir unique tout en te rendant exactement comme les autres.
Tout comme Mac Donald (tm) adapte ses produits à la diversité du goût des clients et détruit par là la culture culinaire, le New Age adapte ses "enseignements spirituels" à tous par des illusions dissimulant sa fadeur homogène, et détruit la culture religieuse. Une opinion religieuse devient aussi profonde qu'une préférence entre le Coca-Cola classique (tm), Coca-Cola 0 (tm) et Coca light (tm).
Autre chose que je n'aime pas : cette manie de couper les débats à coup de "au fond, nous avons tous les deux raisons" et assimilé. Je sais que ça va inévitablement de paire avec l'acceptation pacifique de la religiosité de l'autre, mais ça tue la dialectique, ça empêche de progresser, et ça enferme dans des idées qui -tout aussi douces et gentilles soient-elles- pourrissent et se vident de leur substance.
Le New Age est pour moi un phénomène sociale très intéressant (et culturellement bien plus important qu'on ne le croit), autour duquel je tourne beaucoup, mais c'est tout. Je ne m'y oppose pas, mais je n'y adhère pas pour autant.